Rapport national volontaire 2022, Nations Unies, Juin 2022

Rapport national volontaire 2022, Nations Unies, Juin 2022

Auteur: Ministere Du Plan Et Du Developpement

Site de publication: Nations Unies

Type de publication: Rapport

Date de publication: Juin 2022

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Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge 

Le décès maternel se définit « comme le décès d’une femme pendant la grossesse ou dans un délai de 42 jours après la fin de la grossesse, quelques soient sa durée et sa localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou par les soins qu’elle a motivés mais ni accidentelle ni fortuite ». (OMS)

Selon l’EDS 2012, il ressort un fort taux de décès maternels en côte d’Ivoire (614 pour 100 000 naissances vivantes). Cependant, même si les données de routine de 2020 donnent une estimation en baisse de 120 décès pour 100 000 naissances vivantes (RASS 2020), on note une faible implication communautaire dans la surveillance des décès maternels avec un taux de notification faible (20% en 2019).

En vue d’accélérer l’amélioration des indicateurs en lien avec la santé maternelle, le Gouvernement a entrepris des mesures visant à renforcer la capacité de prise en charge des parturientes à Abidjan avec la réhabilitation du service gynécoobstétrique de Treichville, les services de proximité de Wassakara, Blockauss, Yopougon-Attié et Adjamé, la construction/ réhabilitation du pôle gynécoobstétrique de Cocody et la réhabilitation/construction et équipement de blocs opératoires et services de maternité dans 62 localités de l’intérieur du pays.

Aussi des opérations ciblées de réduction de la mortalité maternelle ont été réalisées dans les sept (07) régions sanitaires notifiant les plus grands nombres de cas de mortalité maternelle notamment le Gbeke, le Loh-Djiboua, Abidjan 1 et 2 y compris le Grand Abidjan (Jacqueville, Songon, Kassemblé, Dabou, Sikensi), le Poro, la Nawa, San Pedro et le Cavally.

En outre, des produits sanguins en quantité suffisante ont été mis à disposition grâce à l’accroissement des capacités de production de sang par le CNTS et ses démembrements régionaux. Les prix de cession de ces produits sanguins ont été uniformisés à tous les niveaux de la pyramide sanitaire aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.

Cependant, malgré ces efforts, il est à noter que les principales causes de mortalité maternelle sont liées aux insuffisances dans les capacités de gestion des complications obstétricales. En effet, seulement 4,4% des établissements offrent des Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence de Base (SONU B) et 11,1% offrent des Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence Complet (SONU C). Aussi, concernant l’utilisation de services des soins prénatals, il est observé (i) le retard dans la réalisation de la première CPN (33,88% des CPN1 ont été effectuées au cours du premier trimestre de la grossesse) ; (ii) le faible taux de couverture en CPN4 qui est passé de 38,2% en 2015 à 42,31% en 2020 et ; (iii) le faible taux de couverture en SP3 (47,33%). Ces faibles taux s’expliquent par l’insuffisance d’éducation sanitaire pour promouvoir les soins prénatals, la préparation à l’accouchement et à la prise en charge des complications. La couverture en consultation postnatale reste insuffisante bien qu’elle soit passée de 20,13% en 2016 à 42,39% en 2020 (RASS).

Les principaux défis à relever en matière de santé maternelle, sont :

  1. rendre disponible la loi en matière de santé sexuelle et reproductive ;
  2. opérationnaliser la politique nationale de délégation des tâches aux ASC pour l’offre des services de PF et de santé mère-enfant et le transfert de compétences aux médecins généralistes pour la chirurgie essentielle ;
  3. redynamiser les comités de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile et ;
  4. accélérer la mise à l’échelle des SONU B en les déclarant « Priorité nationale ».

Un accouchement assisté est un accouchement qui se fait dans un établissement de santé par un personnel qualifié (sage-femme, infirmier(ère) ou médecin).

En Côte d’Ivoire, le taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié est de 84 % en 2021 (EDS) contre 62,3% en 2012 (EDS). Les données collectées en 2021, dans les régions d’Abidjan (96,5%), de Comoé (95,2%) et de la Vallée du Bandama (89,2%) enregistrent les taux d’accouchements assistés les plus élevés du pays. Les taux les moins élevés se rencontrent dans les régions du Woroba avec 62,3% et Denguélé avec 65,7%.

En vue de réduire ces disparités, l’Etat a procédé au déploiement du personnel qualifié dans les différents services de gynéco-obstétrique périphériques et à l’intérieur du pays y compris les Professeurs, Assistants et Internes des Hôpitaux (déploiement en cours notamment à Aboisso, Adzopé, San-Pedro, Adjamé, Wassakara, Yopougon-Attié, Bingerville, Abobo etc…

Dans le cadre du renforcement des capacités, l’Etat a financé la formation des spécialistes en tenant compte des besoins du pays et accéléré les travaux de construction de l’antenne de l’INFAS d’Aboisso.

Pour l’accessibilité aux soins au niveau primaire, 113 Établissements Sanitaires de Premier Contact (ESPC) ont été construits, réhabilités et équipés en 2021. Le nombre total d’établissements qui ont reçu les équipements nécessaires et le personnel pour leur mise en service au cours de cette même année s’élève à 264 y compris les équipements réalisés par les collectivités territoriales et les autres acteurs.

En vue de réduire ces disparités, l’Etat a procédé au déploiement du personnel qualifié dans les différents services de gynéco-obstétrique périphériques et à l’intérieur du pays

Malgré les efforts sus cités, le secteur reste confronté à des défis, notamment : (i) assurer le renforment et la répartition équitable des Ressources Humaines de la Santé aux différents postes en tenant compte du profil épidémiologique et de la charge de travail des personnels de santé et (ii) améliorer la collaboration intersectorielle entre le ministère en charge de la santé et les collectivités territoriales dans le cadre de l’implantation et l’équipement des structures sanitaires.

La santé des enfants demeure également préoccupante avec des niveaux de mortalité élevés notamment ceux de moins de 5 ans. En effet, bien que le taux de mortalité infanto-juvénile en Côte d’Ivoire diminue à un rythme plus rapide que lors de la dernière décennie (2005 : 125‰ ; 2012 : 108‰) et 96‰ en 2016 (MICS-5) il reste élevé selon l’EDS 2021 (74‰ contre une cible attendue de 65‰).

Selon le RASS 2020, chez les enfants de moins de 5 ans, le paludisme était la première cause de morbidité avec une incidence de 440,97‰ suivi des IRA (167,44‰) et de l’anémie (158,66‰). Pour la lutte contre le paludisme chez les enfants de moins de cinq ans, 93% des cas de paludisme confirmé ont été traités par Combination TA dans le secteur public, 89% dans le secteur privé et 97% au niveau communautaire (Rapport PNLP, 2020). En outre, le Gouvernement a multiplié les initiatives dans le cadre de son Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP). Ainsi, dans neuf zones endémiques du pays, notamment dans les régions du Moronou, de l’Indénié-Djuablin, du N’Zi, du Bélier, du Bounkani, du Folon, du Cavally, du Guémon et du Bafing les actions de lutte ont a été intensifiées. En somme, plus de 19 millions de moustiquaires imprégnées ont été gratuitement distribuées aux ménages, soit un taux de couverture de 97%. Le taux d’utilisation des MILDA est passé de 33% en 2012 à 63% en 2020.

Concernant la lutte contre le VIH/Sida, des progrès encourageants ont été enregistrés ces dernières années, notamment en termes de réduction des nouvelles infections à VIH (64% entre 2016 et 2020), des décès dus au sida (50% entre 2016 et 2020) et dans l’atteinte des 90-90-90. Le taux de transmission Mère-Enfant (TME) du VIH sur la période d’allaitement est passé de 16,15% (2016) à 7,18% (2020) selon Spectrum 2020 soit une réduction de 55,5%.

La santé des enfants demeure également préoccupante avec des niveaux de mortalité élevés notamment ceux de moins de 5 ans

Dans le cadre de la lutte contre le VIH, au titre de l’activité de Prise en Charge ARV (PEC ARV) des femmes enceintes infectées par le VIH pour la PTME, ce sont 2 465 centres de santé qui offrent les services de prise en charge ARV aux femmes enceintes pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant sur toute l’étendue du territoire national en 2021. Le nombre de femmes enceintes conseillées et testées qui ont reçu leur résultat du test VIH est de 431 297 en 2021. Parmi elles, 2 834 sont dépistées positives et 2 694 ont nouvellement commencé le traitement ARV. Aussi, le nombre total de femmes enceintes (nouvelles + anciennes) mises sous traitement ARV est de 6 767.

Au total, 92% de personnes dépistées VIH positives et informées de leur statut contre 95% attendus ; 86% des cas de paludisme des enfants de moins de 5 ans ont bénéficié d’un traitement à base de Combinaison Thérapeutique à base d’Arthémisinine (CTA) et ; 83% de succès thérapeutique de nouveaux cas et rechutes de tuberculose contre 88% attendus. Par ailleurs, la sensibilisation et prise en charge des maladies non transmissibles telles que le Diabète, Hypertension artérielle, Cancers, et Insuffisance rénale ont été intensifiée.

Les progrès enregistrés ces dernières années sont liés à : (i) des investissements importants et continus sur les dix dernières années provenant essentiellement de PEPFAR (President Emergency Plan for AIDS Relief), du Fonds Mondial, de l’Etat Ivoirien et du Système des Nations Unies. Ces financements ont permis de soutenir à grande échelle des programmes pertinents, informés par des données d’évidence et d’accélérer l’accès des PVVIH aux services de prévention, soins et soutien ; (ii) une adhésion rapide de la Côte d’Ivoire aux traitements optimaux (TLD, DTG 10mg) pour tous ceux qui en ont besoin ainsi que son fort engagement dans la mise à échelle effective des services de soins différenciés ; (iii) des efforts de plus en plus visibles pour lutter contre les obstacles (notamment la stigmatisation et la discrimination) qui empêchent l’accès aux services essentiels du VIH pour les populations qui en ont le plus besoin.

Toutefois, les faiblesses majeures portent sur la faible utilisation des services VIH par les populations vulnérables notamment, les populations clés (HSH 44%, UD 18%) et les femmes enceintes au premier trimestre de la grossesse (34% venues en CPN1).

Objectif 6 : Garantir l’accès à tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau

Pour résoudre durablement la problématique de l’accès à l’eau potable en Côte d’Ivoire et en vue de rendre l’eau potable accessible à tous et à moindre coût, le Gouvernement Ivoirien a mis en place le programme eau pour tous. Cet engagement se matérialise par les importants investissements consentis au secteur de l’eau potable de 2019 à 2021. Sur cette période, environ 500 milliards de francs CFA ont été investis à travers une trentaine de projets mis en place dans les milieux ruraux et urbains. Cet important investissement, soutenu par des reformes sectorielles, notamment la création d’un secteur dédié à l’eau potable, a permis des acquis considérables en termes d’infrastructures d’hydraulique humaine et d’accès à l’eau potable en Côte d’Ivoire.

Ainsi, le taux de couverture en eau potable en HU est passé de 72% en 2019 à 76% en 2021. De 2019 à fin 2020, 9 012 PMH ont été réparées/remplacées et 20 073 PMH ont fait l’objet de maintenance. Le nombre de pompes fonctionnant à partir de l’énergie solaire pour l’AEP en milieu rural, pratiquement inexistant auparavant, est de 152 en 2021.

Avec la survenue de la maladie à Coronavirus (COVID-19), les activités d’urgence et de sensibilisation à la pratique des mesures barrières ont pris le dessus sur le volet développement des infrastructures d’assainissement

Les taux de conformité des analyses physico-chimiques et microbiologiques de l’eau potable HU distribuée en Côte d’Ivoire ont aussi été améliorés. Ils sont passés respectivement de 86% et 69% en 2019 à 99% chacun en 2021. Dans le milieu rural, les systèmes multi-villages sont développés pour non seulement avoir les sources d’approvisionnement en eau potable dans les ménages mais aussi pour améliorer la qualité de l’eau potable produite et distribuée aux populations. Toutes ces réalisations et investissements ont permis d’accroître le linéaire de réseau de distribution, passant ainsi de 17 309 km en 2019 à 18 144,9 km en 2021 avec un taux d’accès à l’eau potable en moins de 30 min en milieu rural de 77,98% en 2021 contre 76,45% en 2019.

Sur la période 2015-2018, les efforts du Gouvernement et de ses partenaires au développement ont abouti à déclaration de la fin de la Défécation à l’Air Libre (FDAL) dans 2 200 villages correspondant à 610 000 personnes ayant adopté les bonnes pratiques d’hygiène. Dans cette même dynamique, le programme de latrinisation qui a vu le jour avec le PSGouv 1 a permis la construction de 8 410 latrines au profit des populations rurales dont 1 338 réalisées par le PSGouv 1 dans les écoles et 7 072 latrines construites par les villageois eux même auprès de leurs lieux d’habitation, suite aux campagnes de sensibilisation initiées par le Gouvernement.

Avec la survenue de la maladie à Coronavirus (COVID-19), les activités d’urgence et de sensibilisation à la pratique des mesures barrières ont pris le dessus sur le volet développement des infrastructures d’assainissement. Ainsi, une partie des budgets a été affectée à l’achat des intrants pour la pratique des mesures barrières, sans oublier que de nombreux projets de développement ont été arrêtés, vu que les ressources humaines et matérielles ont été affectées à l’urgence sanitaire. Rapport National Volontaire sur les ODD – Année 2022 81 République de Côte d’Ivoire

 

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