Rapport 2021/2022 sur la situation des droits humains en Côte d’Ivoire, Amnesty International, 2021

Rapport 2021/2022 sur la situation des droits humains en Côte d’Ivoire, Amnesty International, 2021

Organisation affiliée : Amnesty International

Site de publication : amnesty.org

Type de publication : Rapport

Date de publication : 2021 

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

 


 

Entre le 21 janvier et le 28 février, les pouvoirs publics ont instauré l’état d’urgence pour faire face à la pandémie de COVID-19. Celui-ci a été renouvelé en mars jusqu’au mois de juin, puis il a été prolongé en juillet jusqu’au 30 septembre.

Les élections législatives se sont tenues le 6 mars, soit plus de quatre mois après l’élection présidentielle lors de laquelle Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat. En juin, l’ancien Premier ministre Guillaume Soro a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité pour atteinte à la sûreté nationale.

Liberté de réunion  

Le 17 juin, date à laquelle l’ancien président Laurent Gbagbo est retourné en Côte d’Ivoire après que la CPI l’a acquitté des charges de crimes contre l’humanité qui pesaient sur lui, la police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser des groupes de sympathisant·e·s tout au long de la journée.

Arrestations et détentions arbitraires  

En janvier, cinq femmes de l’opposition qui avaient été arrêtées arbitrairement lors d’une manifestation pacifique organisée en août 2020 contre la candidature du président Alassane Ouattara ont été libérées sans condition après plus de quatre mois de détention.

Une centaine d’autres personnes, également arrêtées lors des manifestations de 2020, ont été libérées en avril, à titre provisoire ou sous contrôle judiciaire. Ces personnes avaient été détenues dans des conditions déplorables et leurs contacts avec leurs avocat·e·s avaient été limités.

L’Institut national de la statistique a signalé que le prix des aliments et des boissons non alcoolisées avait augmenté de 8,8 % entre août 2020 et août 2021

Le 17 juin, des dizaines de sympathisant·e·s de Laurent Gbagbo ont été arrêtés arbitrairement pour troubles à l’ordre public lorsqu’ils se sont rassemblés pour accueillir l’ancien président à son retour dans le pays. Ils ont été libérés par la suite.

Droit à la vérité, à la justice et à des réparations 

En janvier, les autorités ont commencé à se rendre sur le terrain pour enquêter sur les violences commises entre août et novembre 2020 dans le contexte des élections. Le procureur de la République a présenté en décembre le rapport final de l’Unité spéciale d’enquête qui indiquait que 273 personnes étaient soupçonnées d’avoir commis des infractions. Parmi ces personnes, 233 avaient déjà été arrêtées. La plupart d’entre elles ont été libérées à titre provisoire ou placées sous contrôle judiciaire, tandis que 11 autres étaient toujours maintenues en détention provisoire à la fin de l’année.

Une centaine d’autres personnes, également arrêtées lors des manifestations de 2020, ont été libérées en avril, à titre provisoire ou sous contrôle judiciaire. Ces personnes avaient été détenues dans des conditions déplorables et leurs contacts avec leurs avocat·e·s avaient été limités

Le 15 avril, un tribunal d’Abidjan a déclaré l’ancien chef de milice Amadé Ouérémi coupable de crimes contre l’humanité pour des actes commis dans le contexte des violences postélectorales de 2011.

Droit à la santé

Les autorités ont commencé leur programme de vaccination contre le COVID-19 en mars. Face au faible taux de vaccination, elles ont lancé une campagne de sensibilisation et, en juillet, elles ont créé 12 unités mobiles à Abidjan pour faciliter l’accès aux vaccins.

En décembre, le gouvernement a lancé une nouvelle campagne de vaccination de dix jours à Abidjan dans le contexte de l’émergence du variant Omicron.

Droit à l’alimentation

En juillet, des Ivoiriennes et des Ivoiriens ont dénoncé, sur les réseaux sociaux, le coût élevé de la vie et la hausse des prix des produits de première nécessité, y compris de la nourriture, qui causaient des difficultés considérables à une grande partie de la population.

L’Institut national de la statistique a signalé que le prix des aliments et des boissons non alcoolisées avait augmenté de 8,8 % entre août 2020 et août 2021.

Droits en matière de logement  

En octobre, les logements de milliers de personnes ont été détruits sur ordre de la municipalité de Yopougon dans le quartier de Banco Nord Extension 2, dans la banlieue d’Abidjan. Aucune solution de relogement n’a été proposée aux victimes. Ces démolitions ont eu lieu quelques jours après que les habitant·e·s ont engagé des procédures judiciaires pour empêcher leur expulsion.

Violences sexuelles ou fondées sur le genre 

En octobre, la Commission des affaires générales et institutionnelles de l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une loi disposant que les victimes de violences sexuelles ou fondées sur le genre n’avaient pas besoin de produire un certificat médical comme preuve lorsqu’elles déposaient une plainte. Aux termes de ce texte, si la police ou le parquet demandait une telle preuve, la victime n’avait pas à supporter le coût prohibitif d’un certificat médical, qui empêchait auparavant les victimes de réclamer justice.

 

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