Estimation des effets macroéconomiques de la volatilité des cours internationaux du cacao a l’aide du modèle VAR/VECM : selon le cas de la Côte d’Ivoire, InterConf, Novembre 2021

Estimation des effets macroéconomiques de la volatilité des cours internationaux du cacao a l’aide du modèle VAR/VECM : selon le cas de la Côte d’Ivoire, InterConf, Novembre 2021

Auteur : Dr KOUAKOU Kouakou Paul-Alfred

Organisation affiliée : InterConf

Type de publication : Article

Date de publication : Novembre 2021

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Evolution des cours internationaux du cacao de 1970 à 2018

Les cours internationaux du cacao sont caractérisés par une importante instabilité. Des années 70 jusqu’au début des années 1980, une augmentation progressive des cours des produits primaires agricoles sur le marché mondial est remarquée. Mais, à partir des années 80, on assiste à une baisse des cours du cacao. Cette baisse des cours des matières premières à partir des années 80 contribue à plonger de nombreux pays en développement, en particulier africains, dans une crise économique sans précédent, aboutissant à la mise en œuvre de plans d’ajustement structurel (PAS) sous l’impulsion du FMI. L’évolution à la baisse des cours semble plutôt venir d’une explosion de la production mondiale de cacao à partir des années 1980, liée au doublement de la production de la Côte d’Ivoire, aujourd’hui de loin le plus gros producteur mondial, ainsi qu’à une forte production en Asie, en Malaisie d’abord puis en Indonésie.

Evolution de l’indice des exportations de 1970 à 2018

De 1970 à 1985, une évolution importante des exportations est constatée. Cette phase correspond à l’envolée des cours mondiaux du cacao et aussi à la forte implication de l’Etat dans le circuit de production et de commercialisation du cacao. A partir des années 1985 jusqu’en 1990, nous observons une baisse des exportations. Ce recul est dû à la chute des cours des produits primaires sur le marché international. Cependant, de l’année 1990 à 2000, nous remarquons une légère reprise des exportations. Mais, cette tendance à la hausse est vite stoppée par la situation d’instabilité politique de 1999. De 2000 à 2010, le pays renoue légèrement avec la croissance de ses exportations. Mais, il va très tôt connaître une décroissance à partir de 2010, et ce, certainement, à cause de la crise post-électorale survenue en 2011. En définitive, de 1970 à 2018, la Côte d’Ivoire a connu des périodes de prospérité, mais également des crises économiques (1980) et des crises monétaires (la dévaluation du Francs CFA en 1994).

Analyse de la décomposition de la variance

Pour le cours international du cacao (CIC), la plus grande source de chocs, était la modification du cours international du cacao (CIC) lui-même. La variable (CIC) a contribué aux chocs à environ 100% la 1ère année, et 27,15% au cours de la dixième année. Mais, les plus grands chocs de la 5ème et la 10ème année étaient dus à l’évolution des exportations, qui ont contribué respectivement à 54,06% et 45,52% au cours des deux périodes.

La contribution du CIC au PIB était d’environ 22,21% au cours de la deuxième année, et atteignant environ 15,08% à la 10ème année. Cependant, à la dixième année, l’augmentation des exportations contribue à 42,02% à la modification du PIB. La conséquence de cette constatation est que le choc des prix du cacao affecte de manière significative le PIB en Côte d’Ivoire dans le court et long terme. Mais, la contribution des prix du cacao dans le PIB reste toutefois faible.

En ce qui concerne le taux de change réel (TCR), la décomposition de variance mise en évidence affirme que la plus grande source de chocs était des changements dans le PIB, qui a contribué à environ 37,56% au cours de la première année, 26,76% la cinquième année, et à 23,18% au cours de la dernière année. La volatilité des cours du cacao a expliqué respectivement 8,55% et 7,69% des chocs du taux de change réel (TCR) au cours de la 5ème et 10ème année. L’implication de cette constatation est que le choc des prix du cacao n’affecte pas de manière significative le TCR à court et long terme.

La contribution du CIC au PIB était d’environ 22,21% au cours de la deuxième année, et atteignant environ 15,08% à la 10ème année

En outre, de la première à la dernière année, les chocs du prix du cacao ont contribué en moyenne à 13% aux variations de la masse monétaire nationale. La plus grande source de chocs était la modification de la masse monétaire elle-même, qui a contribué à environ 77,08% pendant la première année et à environ 45,50% au cours de la dernière année. Tandis que, les autres variables macroéconomiques n’ont pas initialement contribué suffisamment aux chocs dans la masse monétaire (M), à l’exception des exportations, qui ont contribué à 17,23% en deuxième année et à 25,50% au cours de la dixième année. Par conséquent, les chocs des exportations ont affecté la masse monétaire à de longs décalages. Cela confirme les résultats des études antérieures réalisées par Hugon (2005). Selon cet auteur, la politique monétaire répond aux chocs des exportations des matières premières.

En outre, de la première à la dernière année, les chocs du prix du cacao ont contribué en moyenne à 13% aux variations de la masse monétaire nationale

Enfin, la plus grande source de chocs des exportations était la modification des exportations (EXP) elles-mêmes, qui ont contribué à environ 75,20% pendant la première année et 29,14% au cours de la dernière année. La contribution de la masse monétaire à la contrainte des exportations (EXP) était d’environ 27,91% au cours de la cinquième année, et environ 41,37% à la 10ème année. Cette contribution de la masse monétaire au changement des exportations à la dixième année est plus élevée que celle liée à l’exportation elle-même.

La conséquence de cette constatation est que le choc de la masse monétaire affecte de manière significative les exportations en Côte d’Ivoire à long terme. Mais, la contribution des cours internationaux du cacao à la variation des exportations demeure néanmoins très faible.

 

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