Côte d’Ivoire : comment équilibrer les mesures sociales et de santé publique, Partnership for Evidence-Based Response to COVID-19, Août 2020

Côte d’Ivoire : comment équilibrer les mesures sociales et de santé publique, Partnership for Evidence-Based Response to COVID-19, Août 2020

Organisations affiliées : Partnership for Evidence-Based Response to COVID-19, Union africaine Novetta, World Health Organization, Ipsos, Africa Center for Disease Control and Prevention, World Economic Forum, Vital Strategies, Resolve to Save Lives, London School of Hygiene and Tropical Medicine

Site de publication : preventepidemics.org

Type de publication : Article

Date de publication : Août 2020

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*Wathinotes are excerpts from publications chosen by WATHI and conform to the original documents. The reports used for the development of the Wathinotes are selected by WATHI based on their relevance to the country context. All Wathinotes refer to original and integral publications that are not hosted by the WATHI website, and are intended to promote the reading of these documents, which are the result of the research work of academics and experts.


 

Dynamique de la maladie et mise en œuvre des mesures sociales de santé publique (MSSP) 

L’utilisation des MSSP doit s’adapter à l’évolution de la situation épidémiologique. Lorsque ces mesures sont mises en place efficacement et respectées, elles peuvent réduire la transmission de la maladie de manière significative. Un assouplissement progressif et flexible des mesures peut empêcher des pics de transmission tout en allégeant les contraintes exercées sur les communautés. Si la transmission s’accélère, la réintroduction de mesures ciblées peut être nécessaire pour contrôler l’épidémie.

La Côte d’Ivoire a réussi à éviter la montée en flèche des infections jusqu’à fin mai avant d’enregistrer une hausse rapide à cette période, suivie de deux pics successifs. Cependant, le pays enregistre une baisse moyenne de 25 % du nombre de nouveaux cas signalés chaque semaine depuis mi-juillet.

Le pays n’a pas encore imposé de confinement à domicile généralisé, se limitant à émettre une recommandation de confinement pour les populations vulnérables le 9 avril.

Le nombre de tests par cas confirmé est inférieur aux recommandations, ce qui implique une capacité de dépistage insuffisante ains i qu’un recensement des cas probablement incomplet.

La Côte d’Ivoire a réussi à éviter la montée en flèche des infections jusqu’à fin mai avant d’enregistrer une hausse rapide à cette période, suivie de deux pics successifs. Cependant, le pays enregistre une baisse moyenne de 25 % du nombre de nouveaux cas signalés chaque semaine depuis mi-juillet

Les mesures de restriction appliquées très rapidement en Côte d’Ivoire (dès la fin mars) ont entraîné une forte baisse de la mobilité de la population, qui a de nouveau augmenté progressivement avec l’assouplissement des mesures en mai et en juin. Cette mobilité a continué à croître pour dépasser les niveaux prépandémie au début du mois d’août.

Soutien et adhésion aux MSSP

L’efficacité des MSSP repose sur un changement de comportement généralisé. Pour identifier les mesures bénéficiant d’un meilleur degré d’acceptation, il est primordial d’évaluer le soutien et l’adhésion du public, ainsi que la confiance globale dans la réponse du gouvernement. En cas d’adhésion faible, une analyse plus poussée des freins au changement de comportement peut aider à renforcer la mise en œuvre des MSSP et à limiter le poids de ces mesures.

Les mesures de protection individuelle font l’objet d’un soutien élevé chez la majorité des participants ivoiriens, mais les mesures de restriction des rassemblements publics ou de l’activité économique sont beaucoup moins populaires. Environ 70 % des personnes interrogées sont favorables à un assouplissement global des restrictions pour faire repartir l’économie. 

La Côte d’Ivoire impose le port du masque dans les lieux publics, mais ne prévoit pas d’appliquer des sanctions en cas d’infraction. 96 % des participants à l’enquête disposent d’un masque prêt à l’emploi. 91 % reconnaissent que le port du masque peut éviter la propagation du virus (source : Enquête IPSOS).

Perception des risques et information sur les risques

Les données issues des épidémies passées montrent que l’information sur les risques et leur perception sont deux facteurs qui influencent les comportements préventifs, notamment l’adhésion aux MSSP. Les personnes bien informées bénéficient généralement d’une bonne compréhension de la COVID-19, mais ne réalisent pas toujours qu’elles ont un risque élevé d’être contaminées ou que la maladie pourrait avoir des conséquences graves sur leur santé.

Les mesures de protection individuelle font l’objet d’un soutien élevé chez la majorité des participants ivoiriens, mais les mesures de restriction des rassemblements publics ou de l’activité économique sont beaucoup moins populaires. Environ 70 % des personnes interrogées sont favorables à un assouplissement global des restrictions pour faire repartir l’économie

D’après les données de l’enquête, les participants se méfient beaucoup de l’implication des étrangers et ont souvent des idées fausses concernant le mode de propagation du virus. Ces idées fausses sont plus répandues dans les populations rurales. Une veille médiatique effectuée dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux a également révélé une certaine défiance envers l’annonce de l’élaboration d’un potentiel vaccin français. Il sera essentiel de communiquer rapidement sur le sujet et d’impliquer la communauté pour contrer la désinformation sur les vaccins et assurer l’acceptation du vaccin lorsqu’il sera disponible.

Limpact négatif des MSSP

L’épidémie de COVID-19 peut perturber les services de santé essentiels, en raison de la pression exercée sur les systèmes de santé, de la perturbation des circuits d’approvisionnement de médicaments et des restrictions de déplacements.

Les citoyens hésitent parfois à demander des soins, en raison du risque de transmission ou de leur incapacité à payer ces soins. Les données obtenues à la suite d’épidémies antérieures et les premiers rapports élaborés sur la COVID- 19 suggèrent que les effets indirects peuvent être bien plus importants que l’impact direct de la maladie.

Presque 40 % des familles nécessitant des services médicaux ont dû reporter ou annuler leurs rendez-vous, tandis qu’un tiers des participants ayant besoin de médicaments signalent avoir eu des difficultés à les obtenir, une situation plus fréquente chez les personnes atteintes de maladies chroniques. Parmi les services de santé les plus souvent touchés, ont été cités les examens médicaux généraux (33 %), les vaccinations (19 %) et le dépistage du paludisme (18 %).

Les citoyens hésitent parfois à demander des soins, en raison du risque de transmission ou de leur incapacité à payer ces soins. Les données obtenues à la suite d’épidémies antérieures et les premiers rapports élaborés sur la COVID- 19 suggèrent que les effets indirects peuvent être bien plus importants que l’impact direct de la maladie

Les MSSP qui limitent l’activité économique en imposant la fermeture des lieux de travail, les restrictions de déplacement des biens et des personnes, le confinement à domicile et les couvre-feux sont un lourd fardeau pour la population, qui voit ses moyens de subsistance et son accès aux marchés réduits. Plus de 60 % des participants à l’enquête ont rencontré au moins une difficulté d’approvisionnement alimentaire au cours de la semaine précédente, et plus de 80 % des familles ont signalé vivre avec des revenus plus faibles qu’à la même période l’année précédente.

 

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