Auteur : David F. Paqui
Site de publication: IFAD
Type de publication: Rapport
Date de publication: Avril 2022
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
En Côte d’Ivoire, les projets de développement agricole ont été traditionnellement tournés vers l’amélioration de la productivité, alors même que les investissements dans les activités après récolte restent faibles. Bénéficiant d’un financement du Fonds international de développement agricole (FIDA), le Programme d’appui au développement des filières agricoles (PADFA) vise à renforcer les activités après récolte (conditionnement, entreposage, transformation et commercialisation) de trois filières stratégiques: riz, légumes et mangue. Le PADFA couvre les régions de la Bagoué, du Gbêkê, du Hambol, du Poro et du Tchologo, où le niveau de production est bas. En effet, les champs des exploitants agricoles sont exposés aux effets des changements climatiques et les fréquentes attaques d’insectes ont détruit nombre de récoltes.
Promouvoir la dimension entrepreneuriale de l’agriculture qui permet aux petits exploitants de générer un excédent
Grâce au PADFA, la production augmente et les revenus des petits producteurs s’améliorent. Le PADFA offre à ces agriculteurs des semences résistantes à la sécheresse, des intrants et des formations, ce qui a entraîné une hausse substantielle de la quantité de céréales récoltées. Dans le village de Nahoualakaha situé dans la région du Poro au nord de la Côte d’Ivoire, les producteurs de riz de la coopérative Wowela (nom qui signifie « nous nous entraidons ») ne récoltaient que de quoi assurer leur propre subsistance et n’avaient donc pratiquement pas d’excédent à vendre. Maintenant qu’ils bénéficient du soutien du PADFA, un avenir prometteur s’ouvre à eux.
On ne sortira pas de la pauvreté et de la faim sans les femmes des zones rurales Donner aux femmes les moyens de leur autonomie est la condition préalable à la réalisation des objectifs de développement durable. Le PADFA a ciblé les femmes rurales, car elles sont des agents du changement, si bien qu’elles représentent maintenant une part importante des participants du programme. Dans le village de Nabéguévogo, par exemple, 70 des 73 membres de l’association de producteurs de légumes WOPININ sont des femmes.
Après la fourniture de semences certifiées, d’intrants, de formations et d’équipements par le PADFA en 2017, la productivité des membres de l’association a substantiellement augmenté. Maintenant, ils produisent suffisamment de légumes pour les commercialiser et pour se nourrir. L’accroissement de la production a amélioré la nutrition dans la communauté, en particulier celle des enfants.
Relever les défis posés par les changements climatiques.
Les changements climatiques portent préjudice aux petits producteurs de mangues, qui perdent parfois plus de 70% de leur récolte, voire la totalité. La sécheresse fait baisser la qualité des mangues, que les mouches peuvent alors facilement rendre invendables. La mangue est une source importante de revenu en Côte d’Ivoire: le pays exporte en moyenne 30 000 tonnes de mangues vers l’Europe chaque année.
Pour aider les petits producteurs de mangue, le PADFA les forme à des techniques simples qui visent à empêcher les mouches de se reproduire. Cette méthode biologique consiste à attacher des boîtes jaunes aux branches des manguiers. Les boîtes rondes contiennent un produit qui attire et piège les mâles alors que les boîtes carrées attirent et piègent les femelles. Le programme forme également les producteurs à la conservation des sols et de l’eau, à partir de systèmes reposant sur l’agriculture de conservation et la construction de demi-lunes pour contenir l’eau de pluie autour des manguiers.
Le PADFA aide également les petits producteurs face aux difficultés engendrées par les changements climatiques. Le PADFA leur fournit des semences certifiées et résistantes à la sécheresse et des engrais spéciaux pour planter du riz. « Avant de bénéficier du PADFA, je plantais des semences normales et j’utilisais un engrais pour planter du coton. Maintenant, grâce à la formation, aux semences certifiées et à l’engrais fournis par le PADFA, j’ai augmenté ma productivité: auparavant je récoltais 23 sacs de riz, maintenant j’en récolte 35 », indique Dramane Silué, un producteur de riz de 41 ans. « J’ai vendu plusieurs sacs de riz pour gagner de l’argent et j’ai aussi pu garder des sacs pour notre consommation familiale, ce qui n’était pas le cas auparavant. ».
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