Profil de risque climatique : Côte d’Ivoire, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), Février 2021

Profil de risque climatique : Côte d’Ivoire, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), Février 2021

Organisations affiliées : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK)

Site de publication : adaptationcommunity.net

Type de publication : Rapport

Date de publication : Février 2021

Lien du document original

 

*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


 

Contexte  

Avec 40 % de la production mondiale, la Côte d’Ivoire est le plus grand producteur et exportateur de fèves de cacao, avec comme principale destination les Pays-Bas. L’agriculture reste l’épine dorsale de l’économie du pays sachant que 46 % de la population travaillent dans la production végétale ou animale. Les inquiétudes face aux effets du changement climatique sont donc vives, notamment en ce qui concerne la hausse des températures, la disponibilité réduite de l’eau et le risque d’inondations et autres épisodes météorologiques extrêmes.

La production agricole de la Côte d’Ivoire est essentiellement vivrière et pluviale ; 0,2 % seulement des terres cultivées du pays actuellement équipées pour l’irrigation. Les petits exploitants souffrent donc particulièrement des impacts de la variabilité du climat qui limite leurs sources d’alimentation et accroît le risque de faim et de pauvreté.

Topographie et environnement  

Affichant un des pires taux de déforestation au monde, le pays a perdu plus de 3 millions d’hectares de forêt entre 2001 et 2019, soit une baisse de 20 %. Les autres enjeux environnementaux englobent notamment l’érosion côtière et des sols ainsi que la pollution provenant des eaux usées, de l’activité minière et des déchets industriels.

La production agricole de la Côte d’Ivoire est essentiellement vivrière et pluviale ; 0,2 % seulement des terres cultivées du pays actuellement équipées pour l’irrigation. Les petits exploitants souffrent donc particulièrement des impacts de la variabilité du climat qui limite leurs sources d’alimentation et accroît le risque de faim et de pauvreté

Les épisodes météorologiques extrêmes, notamment les fortes précipitations et les sécheresses sévères, devraient s’intensifier dans le contexte du changement climatique, ce qui souligne la nécessité pour le pays de se doter de mesures d’adaptation afin de protéger la biodiversité et de préserver les écosystèmes fragiles et leurs services.

Changements climatiques prévus 

En réaction à la hausse des concentrations en gaz à effet de serre (GES), la température de l’air en Côte d’Ivoire devrait augmenter de 1,7 °C à 3,7 °C (fourchette très probable) d’ici à 2080 par rap- port à l’année 1876, en fonction des différents scénarios d’émis- sions de GES.

Parallèlement à la hausse des températures annuelles moyennes, le nombre de journées très chaudes par an (journées durant lesquelles la température maximale dépasse 35 °C) devrait augmenter de manière substantielle et avec un degré de certitude élevé, en particulier dans le nord du pays.

Sur la base du scénario des émissions moyennes à élevées RCP6.0, la médiane de l’ensemble multi-modèles (moyenne sur l’ensemble du pays) prévoit 33 journées très chaudes supplémentaires par an en 2030 par rapport à 2000, 54 en 2050 et 94 en 2080.

En réaction à la hausse mondiale des températures, le niveau des mers qui bordent la Côte d’Ivoire devrait s’élever. En vertu du RCP6.0 et par rapport aux niveaux de l’année 2000, le modèle climatique médian prévoit une élévation du niveau de la mer de 11 cm en 2030, 20 cm en 2050 et 39 cm en 2080.

Parallèlement à la hausse des températures annuelles moyennes, le nombre de journées très chaudes par an (journées durant lesquelles la température maximale dépasse 35 °C) devrait augmenter de manière substantielle et avec un degré de certitude élevé, en particulier dans le nord du pays

Cette évolution menace les communautés côtières de la Côte d’Ivoire et pourrait provoquer une intrusion d’eau salée dans les cours d’eau côtiers et dans les nappes phréatiques, ce qui rendrait l’eau inutilisable pour un usage domestique et endommagerait la biodiversité.

Le nombre de journées de fortes précipitations devrait également augmenter. Certains modèles climatiques prévoient une hausse du nombre de journées de fortes précipitations, qui passerait de 7 par an en 2000 à 8 (RCP2.6) et à 10 (RCP6.0) en 2080.

L’humidité du sol est un indicateur important de sécheresse. La moyenne annuelle des projections d’humidité du sol sur 1 mètre pour la Côte d’Ivoire montre une baisse de 3,0 % en vertu du RCP2.6 et de 1,7 % en vertu du RCP6.0 d’ici à 2080 par rapport à l’année 2000.

valuation des risques du changement climatique par secteur

Les projections actuelles relatives à la disponibilité de l’eau en Côte d’Ivoire sont assorties d’un degré élevé d’incertitude, quel que soit le scénario d’émissions de GES considéré.

Le problème de la pénurie d’eau est récurrent en Côte d’Ivoire depuis plusieurs décennies et devrait perdurer. Plusieurs études montrent que les changements climatiques enregistrés dans le pays ont entraîné une baisse des précipitations totales, un déplacement de la date de début de la saison des pluies et une hausse de la fréquence et de la durée des sécheresses.

Les communautés de la partie nord de la Côte d’Ivoire ont notamment souffert de pénuries d’eau récurrentes qui ont limité leur capacité à améliorer les activités agricoles. Les régions rurales ne sont toutefois pas les seules touchées, les zones urbaines subissent également les conséquences des sécheresses.

Les petits exploitants de Côte d’Ivoire sont de plus en plus confrontés à l’incertitude et à la variabilité des conditions météorologiques qui résultent du changement climatique. Sachant que les cultures sont principalement pluviales, les rendements dépendent de la disponibilité de l’eau de pluie et sont sujets à la sécheresse. Or, la durée et l’intensité de la saison des pluies sont de plus en plus imprévisibles et l’utilisation d’équipements d’irrigation reste limitée en raison des faibles niveaux de mécanisation et du manque d’investissement public.

Le changement climatique aura un impact négatif sur les rendements du maïs, du mil et du sorgho.

Différentes stratégies d’adaptation, telles que l’utilisation de variétés améliorées pour les cultures sensibles au changement climatique, doivent être envisagées mais soigneusement évaluées au regard de leurs répercussions néfastes potentielles, par exemple, le déclin de l’agro-biodiversité ou la perte de certaines cultures locales.

Le changement climatique aura un impact négatif sur les rendements du maïs, du mil et du sorgho

Le changement climatique devrait avoir un impact significatif sur le secteur des infrastructures en Côte d’Ivoire en raison de la multiplication des événements météorologiques extrêmes. La hausse des précipitations peut entraîner l’inondation des routes et des voies ferrées, particulièrement dans les zones côtières de faible altitude, tandis que la hausse des températures provoque des fissures et une dégradations plus rapide des routes, des ponts et des structures de protection.

Les épisodes météorologiques extrêmes auront également des effets dévastateurs sur les implantations humaines et sur les sites de production économique, particulièrement dans les zones urbaines à forte densité de population comme Abidjan ou Bouaké.

Avec la hausse des températures et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses, la probabilité que les zones humides et les réseaux fluviaux se transforment en d’autres écosystèmes augmente, les populations de plantes étant remplacées par d’autres et les animaux perdant leurs habitats.

Les épisodes météorologiques extrêmes auront également des effets dévastateurs sur les implantations humaines et sur les sites de production économique, particulièrement dans les zones urbaines à forte densité de population comme Abidjan ou Bouaké

Le changement climatique menace le secteur de la santé et de l’assainissement en raison de la fréquence accrue des inondations, des vagues de chaleur, des sécheresses et des tempêtes.

Les principaux enjeux sanitaires de la Côte d’Ivoire sont la morbidité et la mortalité résultant des maladies respiratoires, du VIH/sida, de la tuberculose… Bon nombre de ces problèmes sanitaires vont aller en s’aggravant avec le changement climatique, qui risque également d’avoir un impact sur l’approvisionnement en aliments et en eau, renforçant ainsi le risque de malnutrition, de faim et de mort due à la famine.

La hausse des températures entraînera une fréquence accrue des vagues de chaleur en Côte d’Ivoire et donc une recrudescence de la mortalité associée à la chaleur.

 

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