Auteur : KANGAH N’guessan Franck Armand
Site de publication : Revue ISG
Type de publication : Article
Date de publication : 30 Octobre 2023
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par le WATHI et sont conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI en fonction de leur pertinence par rapport au contexte national. Toutes les Wathinotes renvoient à des publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées sur le site du WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, qui sont le résultat du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Introduction
Les ressources humaines jouent un rôle primordial pour le fonctionnement et la réussite de toute organisation. Ces différents problèmes constatés constituent des limites pour les systèmes sanitaires mais aussi des désavantages pour la population car cette dernière ne bénéficie pas de soins de santé adéquats répondant à ses besoins conduisant ainsi celle-ci à opter pour d’autres types de soins. Selon Kouredan, « la pénurie des personnels de santé n’est pas un phénomène nouveau dans les pays en développement où les normes de l’OMS sont rarement satisfaites dans ce domaine ».
Dans ces pays, la mauvaise répartition des agents de santé résulte de divers facteurs dont les disparités sociales entre les villes marquées par un regroupement des infrastructures sociales dans certaines villes au détriment d’autres villes. Cette situation rend le travail des agents de santé pénible, entrainant des difficultés de tout genre (inaccessibilité aux soins, mauvaise répartition des agents de santé, mauvaise qualité des soins de santé etc…) dans l’ensemble. Cependant ces problèmes sont encore plus visibles dans les zones rurales de travail.
La théorie de l’évaluation cognitive
Les organisations de travail se situent dans un environnement dont les contraintes, menaces et opportunités affectent sensiblement la vie de l’organisation. Pour cela elles doivent garantir un bon environnement de travail afin de permettre aux salariés de pouvoir utiliser leurs ressources au mieux en vue d’être satisfaits et de pouvoir atteindre les objectifs fixés par l’organisation.
Selon cette théorie, il faut d’abord partir du principe que tous les êtres humains, peu importe leurs caractéristiques (âge, origine ethnique, présentant ou non des incapacités, statut socioéconomique), possèdent trois besoins psychologiques fondamentaux et innés ».
D’abord, le besoin de compétence exprime la satisfaction ressentie par un salarié lorsqu’il exerce son métier et agit en cohérence avec son environnement. Ensuite le besoin de relations sociales exprime la qualité des relations entretenues par le salarié.
Enfin, le besoin d’autodétermination fait référence aux origines du comportement des individus, l’élément déclencheur du comportement du salarié.
Les opportunités de responsabilité
Les agents de santé recherchent constamment des évolutions de carrière. Ainsi les zones rurales constituent une zone idéale pour le développement de leur carrière. Ojaka, et al., dans leur étude réalisée au Kenya, trouvent que les stratégies de développement des carrières et de promotion sont source de motivation. Ils postulent que lorsque l’individu estime qu’il peut vite obtenir un poste de responsabilité en zone rurale qu’en zone urbaine, cela arrive à favoriser son envie à travailler en zone rurale dans la mesure où il pourra partager l’expérience accumulée avec l’ensemble de son équipe de travail, mais aussi découvrir d’autres aspects de son travail.
Belaid, et al., trouvent que les opportunités de responsabilité influencent la motivation au travail, lorsque les agents de santé rapportent la facilité d’accéder à un poste à responsabilité dans les centres de santé en milieu rural comme un avantage comparativement au milieu urbain où le nombre plus important de personnel induit une plus grande concurrence.
Les relations avec le supérieur hiérarchique
Nos résultats montrent l’existence d’un lien significatif et positif entre la motivation au travail et la relation avec le supérieur hiérarchique. Ce qui nous conduit à confirmer notre hypothèse 1 qui stipule que les relations avec le supérieur hiérarchique influencent positivement la motivation des agents de santé exerçant dans les zones rurales en Côte d’Ivoire.
Lorsque le subordonné estime sa collaboration bonne avec son supérieur hiérarchique, il dégage une certaine fierté à travailler avec ce dernier. Pour N’diaye, et al., les relations interpersonnelles, jugées bonnes par les médecins du secteur public de Dakar montrent que le fait d’être accepté par son groupe compte autant pour l’individu pour se sentir à l’aise dans son groupe de travail. D’où l’importance du rôle du responsable hiérarchique qui, par un bon style de management, peut susciter une grande efficacité chez ses collaborateurs. En effet, la bonne intégration du personnel soignant dans une équipe de travail à travers les qualités du supérieur hiérarchique est un facteur de motivation.
Les équipements et outils de travail
Nos résultats démontrent que les équipements et outils de travail influencent significativement et positivement la motivation du personnel soignant en zones rurales. Ainsi notre hypothèse 3 qui postule que les équipements et outils de travail influencent positivement la motivation des infirmiers et sage-femmes exerçant dans les zones rurales en Côte d’Ivoire est confirmée. En effet, la motivation du personnel soignant dans les zones rurales passe par l’amélioration de plusieurs facteurs tels que l’attractivité de ces zones de travail.
Lorsque le centre de santé rural dispose d’un minimum d’équipement de travail disponible pour travailler, cela participe à satisfaire les agents de santé, à améliorer le cadre de travail quant à la logistique de travail. La disponibilité des matériaux de travail permettra aussi aux agents de santé de mieux participer aux bien-être de la population par l’administration de soins de qualité à travers des outils de qualité disponibles et performants.
Le cadre de vie
Selon nos résultats le cadre de vie n’exerce aucune influence significative sur la motivation. Pour cela, notre hypothèse 4 qui stipule que le cadre de vie influence positivement la motivation des infirmiers et sage-femmes exerçant en zone rurales en Côte d’Ivoire est non significative.
le cadre social dans lequel vivent les agents de santé arrive à stimuler leur engagement à travailler ou non dans les zones rurales de travail. Un aspect important souligné par cet auteur est la séparation familiale notamment d’avec leurs enfants et conjoints. La disponibilité des infrastructures sociales arrive à motiver le personnel soignant à exercer dans les zones rurales de travail.
Lorsque la zone rurale de travail ne permet pas d’assurer le bien-être et la sécurité des siens, cela influence négativement le choix de vouloir travailler dans ces zones rurales. Aussi le détachement familial est un frein à l’épanouissement des agents de santé en zones rurales. Car il entraine l’augmentation de leurs charges financières. La disponibilité des logements de fonction arrive à stimuler l’envie des agents de santé à vouloir exercer en zone rurale comme le souligne Belaid, et al., dans leurs études.
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