Quelle appréciation faites-vous du système éducatif ivoirien ?
Le système éducatif ivoirien est selon moi sur la bonne trajectoire. Toutefois, il manque plusieurs enseignements essentiels que l’État devrait prioriser dès les classes du primaire jusqu’au lycée tels que l’étude ou l’apprentissage des notions essentielles en sciences sociales (droit, fonctionnement de l’administration publique, la science politique et bien d’autres) ou même renforcer les cours d’éducation civique et morale.
Cela permettra d’avoir des élèves très vite consciencieux et très rationnels à la fin de leur cycle de formation. Nous n’avons pas besoin d’attendre que ces derniers commencent des études universitaires, tant ces éléments sont importants à connaitre, c’est tout à l’avantage du gouvernement et du système éducatif ivoirien.
Dans une Afrique francophone qui connaît une crise du système éducatif, quelles sont les urgences en matière d’éducation?
L’urgence en matière d’éducation se trouve à tous les niveaux. Je pense fondamentalement qu’il faut lutter contre l’analphabétisme pour simplifier le savoir et le rendre accessible au plus grand nombre de personnes. La question de l’éducation à la santé sexuelle et reproductive et la prise en charge de la santé mentale des jeunes sont prioritaires pour la simple et bonne raison que ces sujets sont encore tabous et/ou peu aborder dans nos sociétés.
Quel est votre regard sur les innovations en matière d’éducation en Côte d’Ivoire ?
En plus d’être devenu beaucoup plus inclusif, le système éducatif a innové en matière numérique. En effet, l’État a mis davantage l’accent sur les innovations technologiques dans le cadre de l’enseignement. Durant la crise sanitaire de Covid-19, la chaîne nationale avait dédié un programme de mise à jour des connaissances adapté à chaque classe. Ainsi, les élèves pouvaient suivre les cours depuis chez eux, ce qui était nouveau et très innovant.
De plus, certains élèves avaient la possibilité de suivre les cours au travers de certaines applications mises en place par le gouvernement. Dans certaines localités, l’apprentissage en langue maternelle prend corps dans les salles de cours et on imagine bien son expansion d’ici quelques années sur l’ensemble du territoire.
D’où est partie l’idée de créer la GT-Fondation ?
La création de la GT-Fondation est partie d’un constat : le fait que beaucoup de personnes n’ont pas suffisamment d’informations sur leurs droits en tant que citoyen. Elles se font influencer et manipuler même lorsqu’elles ont raison parce qu’elles ne connaissent pas leurs droits et devoirs. Il y a aussi que, beaucoup de personnes adhèrent aux politiques publiques ou jugent négativement une action d’intérêt public sans prendre le temps de s’informer préalablement sur le sujet.
Durant la crise sanitaire de Covid-19, la chaîne nationale avait dédié un programme de mise à jour des connaissances adapté à chaque classe. Ainsi, les élèves pouvaient suivre les cours depuis chez eux, ce qui était nouveau et très innovant
Elles suivent simplement les opinions majoritaires. Rendre l’information la plus accessible possible et éveiller l’esprit critique des citoyens sur les sujets sociopolitiques, telles sont les principales missions de la GT-Fondation. Nous voulons mettre fin à la désinformation en permettant aux populations, d’être mieux informées pour opérer des choix rationnels.
Crédit photo : ivoiresoir.net
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