Auteur(s) : Results For Development, ITAD, Universalia
Type de Publication : Rapport
Date de publication : Août 2018
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Le système éducatif de la Côte d’Ivoire est fondé sur le modèle français. Il a été réformé en 2015 par la mise en place d’une éducation de base universelle (mais non gratuite) gérée par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle (MENETFP).
La Côte d’Ivoire a adhéré au Partenariat mondial pour l’éducation en 2010 et est représentée au Conseil d’administration par le groupe constitutif Afrique 2. Elle a reçu deux subventions de mise en œuvre du plan sectoriel de l’éducation (ESPIG), d’importance décroissante (la plus récente étant en cours de mise en œuvre), et un financement pour la préparation d’un plan sectoriel de l’éducation (ESPDG).
Pour les deux plans sectoriels de l’éducation, le Secrétariat a fourni une assistance technique et un dialogue stratégique, en favorisant des processus inclusifs et participatifs, en expliquant les processus, les directives et les conditions de financement du Partenariat mondial pour l’éducation et en partageant les enseignements tirés ailleurs dans le monde et les meilleures pratiques.
Les activités de plaidoyer du Partenariat mondial pour l’éducation ont servi de stimulant pour élargir et renforcer le dialogue et la coordination sectoriels, le pays passant d’une situation de crise humanitaire à un contexte de développement plus stable.
Pour les deux plans sectoriels de l’éducation, le Secrétariat a fourni une assistance technique et un dialogue stratégique
Les activités de plaidoyer et le financement du Partenariat mondial pour l’éducation ont donné lieu à l’élaboration des revues sectorielles conjointes de 2014 et 2017 et d’un cadre de résultats conjoint. Le financement (2013-2016) du Fonds de la société civile pour l’éducation a été attribué à un organisme-cadre chapeautant les organisations de la société civile pour l’éducation nationale pour évaluer les obstacles à l’exécution du PSE et mener des activités de plaidoyer et de sensibilisation.
Le plaidoyer du Secrétariat et de l’agent partenaire en faveur de l’inclusion de la société civile dans les processus de planification du PSE et la coordination sectorielle a contribué à la reprise du dialogue entre le gouvernement et le syndicat d’enseignants ainsi que, tout récemment, à une meilleure représentation de la société civile et des organismes du secteur privé au sein du GLPE.
L’Aide publique au développement (APD) consacrée à l’éducation en Côte d’Ivoire a légèrement augmenté en termes tant absolus que relatifs, passant de 33 millions de dollars américains en 2011 (2,1 % de l’aide publique au développement) à 44 millions de dollars américains en 2016 (4,45 % de l’aide publique au développement), mais n’a pas encore atteint les niveaux d’avant la crise en termes relatifs. La part consacrée à l’éducation de base s’est élevée en moyenne à 66,5 % (92,9 milliards de FCFA) pour la période 2012-2016.
En 2016, 49 % des 178 interventions prévues dans le cadre des trois objectifs fondamentaux du PAMT avaient été achevées ou étaient en cours d’exécution, les plus faibles progrès ayant été enregistrés dans les domaines de la qualité de l’éducation (34 %) et de la gouvernance (37 %). La majorité des activités prévues pour améliorer l’accès à l’éducation ont toutefois été réalisées (74 %).
Entre 2012-2017, des progrès importants ont été réalisés en ce qui a trait au renforcement du système d’éducation en Côte d’Ivoire, et le secteur a été relancé efficacement après la crise électorale. Les efforts les plus fructueux ont surtout permis d’éliminer les obstacles à l’accès à l’éducation. L’efficacité et la durabilité des contributions à l’amélioration de la qualité de l’éducation ont été limitées en raison de l’absence d’une stratégie nationale et des lignes budgétaires nécessaires pour la formation continue et le soutien pédagogique des enseignants.
Les taux de réussite de l’éducation de base se sont améliorés, les taux de réussite des études primaires passant de 53,8 % à 65,9 % entre 2011 et 2016, les plus fortes augmentations ayant été enregistrées après 2014, et les taux d’achèvement du premier cycle secondaire passant de 32,1 % en 2014 à 39,5 % en 2016. Les taux d’abandon scolaire ont considérablement diminué, passant de 44 % en 2009 à 12,3 % en 2016 pour le niveau primaire et de 49,5% en 2014 à 44,2 % en 2016 pour le premier cycle du secondaire.
De 2013 à 2016, les taux de scolarisation dans le primaire se sont améliorés (passant de 0,86 à 0,89) et au premier cycle du secondaire (passant de 0,69 à 0,74), tandis que l’indice de parité filles-garçons a légèrement progressé. Cependant, la parité entre les sexes dans les taux de non-scolarisation aux niveaux primaire et secondaire s’est détériorée au cours de la même période. Les filles sont encore beaucoup moins susceptibles de fréquenter l’école et d’achever leurs études primaires et du premier cycle du secondaire et d’entreprendre des études (post- )secondaires.
Les disparités régionales en matière d’accès demeurent importantes avec des taux de scolarisation nettement inférieurs à la moyenne à tous les niveaux d’éducation dans les régions du nord et du nord-ouest du pays. De 2011 à 2016, les taux d’inscription au niveau préscolaire ont monté de 3,9 % à 7,6 %.
Il n’y a pas eu de progrès notable dans l’amélioration de l’apprentissage.
- De 2012 à 2015, le nombre de classes du préscolaire a augmenté de 3,5 %, celui des classes du primaire de 7,7 % et celui des classes du collège de 1,3 % . Au total, 8 201 salles de classe du primaire (74,6 % des 10 998 cibles prévues) ont été construites ou réhabilitées, ce qui représente 696 000 enfants de plus à l’école primaire en 2015 par rapport à 2012 (soit une augmentation de 23 %) .
- De 2011 à 2016, le nombre d’enseignants dans les écoles primaires a augmenté de 50,7 %,
- De 2012 à 2016, environ 8,2 millions d’enfants du primaire ont reçu des kits scolaires et 6,1 millions de manuels scolaires ont été distribués aux écoles primaires.
- Le gouvernement ivoirien accorde des subventions sous forme d’appui budgétaire à environ 3 211 000 COGES (sur 8 000) au niveau primaire, soit 391 FCFA en moyenne par élève et par an . Une évaluation de l’efficacité de ce programme qui avait été prévue n’a pas été effectuée au cours de la période à l’étude.
La qualité de l’enseignement est médiocre en Côte d’Ivoire, en partie à cause de la détérioration des capacités de formation initiale des enseignants au cours de la dernière décennie et du nombre d’enseignants diplômés des instituts de formation des enseignants du primaire (CAFOP) qui ont eu du mal à satisfaire la demande. Pour remédier à ce problème, le PAMT avait prévu des interventions visant à
De 2011 à 2016, le nombre d’enseignants dans les écoles primaires a augmenté de 50,7 %
améliorer la qualité de l’enseignement, notamment (i) en construisant, réhabilitant et réformant les CAFOP dans le but de restaurer et améliorer la capacité permettant d’offrir une formation initiale des enseignants efficace; (ii) en améliorant la qualité et l’offre de formation continue pour tous les enseignants; (iii) en explorant l’utilisation des enseignants multidisciplinaires dans les collèges et en modifiant le recrutement et la rémunération des enseignants; (iv) en renforçant le programme de l’enseignement secondaire pour mieux préparer les jeunes au travail du secteur informel.
De 2012 à 2017, les capacités de la formation initiale des enseignants se sont considérablement améliorées, grâce à la construction de cinq CAFOP et la réhabilitation de sept autres, ouvrant ainsi 5 886 places supplémentaires aux étudiants enseignants. D’importants progrès dans la réforme de la qualité de la formation dispensée ont été accomplis.
Plusieurs mesures positives ont été prises pour renforcer la formation continue des enseignants. La formation continue est désormais inscrite au budget de l’éducation nationale et a reçu 405 millions de FCFA de 2012 à 2014 (750 000 $ US), bien que les partenaires de développement aient émis des réserves sur la pérennité des initiatives financées par le pays. Le projet PUAEB a financé la formation continue d’environ 17 000 enseignants, et la formation de 15 000 directeurs d’école et de 10 000 enseignants supplémentaires, financée par le projet DEFI, devait s’achever à la fin de 2017.
Malgré quelques améliorations notées entre 2007 et 2014, le déploiement des enseignants en Côte d’Ivoire est souvent déconnecté des besoins réels au niveau local et régional problème, le CODIPOST a mis en place un système informatisé de suivi du déploiement des enseignants, relié aux directions régionales de l’éducation (DREN). En 2015, plus de 115 000enseignants et autres membres du personnel scolaire étaient inscrits au CODIPOST et 448 fonctionnaires formés à l’utilisation du système, dans le but de décentraliser, à terme, le recrutement des enseignants de manière à répondre plus étroitement aux besoins locaux.
Le PAMT a joué un rôle très important, en permettant au gouvernement et aux partenaires de développement de se rallier à un plan qui ouvrait la voie à une transition réussie de la Côte d’Ivoire, un pays qui avait connu une crise humanitaire en 2010-2011, vers la stabilité, obtenant, en 2017, de meilleurs résultats dans le secteur de l’éducation, basés sur un plan cohérent. La préparation, la mise en œuvre et la revue du PAMT ont, sans aucun doute, permis d’accroître la capacité et l’engagement des parties prenantes en matière d’analyse, de planification et de revues sectorielles participatives et crédibles.
Dans la théorie du changement au niveau des pays, la contribution revendiquée associant la mise en œuvre du PSE à des changements systémiques reposait sur quatre hypothèses sous-jacentes : la mise en œuvre du plan sectoriel de l’éducation permettrait d’améliorer les insuffisances du passé en ce qui concerne 1) la gestion du secteur, 2) l’apprentissage, 3) l’équité, et 4) une capacité nationale suffisante ou une assistance technique pertinente pour analyser, rapporter et utiliser les données recueillies et maintenir le système d’information sur la gestion de l’éducation et le système d’évaluation des apprentissages.
Après la crise de 2010-2011, la Côte d’Ivoire a fait de grands progrès pour améliorer l’accès à l’éducation de base et elle est bien partie pour atteindre son objectif de scolariser 90% des enfants au primaire d’ici 2020. Les données recueillies montrent des améliorations dans les domaines suivants.
Au cours de la période considérée, les enfants ont été, de plus en plus, en mesure d’accéder à l’école et d’achever leurs études primaires. Le taux d’achèvement du cycle primaire s’est fortement amélioré, passant de 53,8 % en 2011 à 65,9 % en 2016 (soit une augmentation de 12 %, de 536 128 à 584 439 enfants), les plus fortes améliorations ayant été enregistrées après 2014. Les taux de non-scolarisation dans le primaire se sont également considérablement améliorés : bien que les données manquent pour la plupart des années, le taux est tombé de 44 % en 2009 à 12,3 % en 2016.
De 2014 à 2016, les taux d’achèvement du premier cycle du secondaire se sont améliorés, passant de 32,1 % à 39,5 %, redressant encore plus le déclin enregistré entre 2008 et 2011 (figure 5.2). La proportion d’enfants scolarisés au premier cycle du secondaire est passée de 49,5 % à 44,2 % au cours de la même période .
De 2011 à 2016, les taux de scolarisation au niveau préscolaire sont passés de 3,9 à 7,6 %266, et la part du budget de l’éducation allouée à ce niveau est passée de 2 % à 3,2 % entre 2011 et 2015.
Les disparités régionales liées à l’accès à l’éducation demeurent importantes avec des taux de scolarisation nettement inférieurs à la moyenne à tous les niveaux d’enseignement dans les régions du nord et du nord-ouest
La Côte d’Ivoire a fait de grands progrès vers l’élargissement de l’accès général à l’éducation de base, mais l’inégalité entre les sexes demeure un problème important, car les filles sont encore beaucoup plus susceptibles de ne pas fréquenter l’école aussi bien au niveau primaire qu’au niveau du premier cycle du secondaire et beaucoup moins susceptibles de terminer leur scolarité et de passer au niveau secondaire et postsecondaire.
Les disparités régionales liées à l’accès à l’éducation demeurent importantes avec des taux de scolarisation nettement inférieurs à la moyenne à tous les niveaux d’enseignement dans les régions du nord et du nord-ouest, mais certaines améliorations se sont opérées au cours de la période considérée. Par exemple, les taux de scolarisation du niveau primaire sont passés de 35 % à 62,9 % dans la région Nord, et de 41 % à 75 % dans la région Nord-Ouest entre 2012 et 2015 scolarisés âgés de 6 à 11 ans vivaient en milieu rural.
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