Auteurs : Pétanhangui Arnaud Yéo, Kaphalo Ségorbah Silwé, et Joseph Koné
Organisation affiliée : Afro Barometer
Type de Publication : Enquête
Date de publication : Mai 2020
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Elle [La démocratie] incarne ainsi l’expression de la reconnaissance de l’État de droit et des droits de l’homme. Le Democracy Index du Economist Intelligence Unit (2019) classe la Côte d’Ivoire 111éme sur 167 pays du monde, le rangeant dans la catégorie « régime hybride », c’est-à-dire à mi-chemin entre une démocratie imparfaite et un régime autoritaire.
La grande majorité des Ivoiriens rejettent le régime dictatorial présidentiel (84%), le régime de parti unique (81%), et le régime militaire (78%) et préfèrent la démocratie à tout autre système gouvernemental (73%). Le respect des pouvoirs judiciaire et législatif par le président de la République est peu perçu par les populations.
Le Democracy Index du Economist Intelligence Unit (2019) classe la Côte d’Ivoire 111éme sur 167 pays du monde, le rangeant dans la catégorie « régime hybride », c’est-à-dire à mi-chemin entre une démocratie imparfaite et un régime autoritaire
A travers les données d’Afrobarometer, nous observons qu’une grande majorité des Ivoiriens rejettent les formes de régimes autoritaires. En effet, environ huit répondants sur 10 sont opposés au régime dictatorial présidentiel (84%), au régime de parti unique (81%), et au régime militaire (78%). En plus, près de trois quarts (73%) des Ivoiriens affirment leur préférence pour la démocratie comme type de gouvernement.
De plus, les Ivoiriens qui font l’expérience d’une pauvreté vécue présentent une demande de démocratie plus forte (49%-54%) que les mieux nantis (45%). Les analyses confortant l’opinion de la fébrilité de la démocratie en Côte d’Ivoire sont aussi perceptibles à travers plusieurs indicateurs propres aux dimensions de la démocratie libérale, comme l’égalité devant la loi, le respect des pouvoirs judiciaire et législatif par l’exécutif, l’efficacité des élections, et la liberté des médias.
La majorité (53%) considèrent que les médias ne sont « pas du tout libres » ou « pas très libres » de diffuser et de commenter l’actualité sans censure ni ingérence du gouvernement, contre 45% qui pensent que les médias sont « entièrement » ou « assez » libres (Figure 12).
Une telle situation ne présage rien de bon dans la mesure où elle peut déboucher sur des crises, comme celles qui ont déjà par le passé ébranlé le pays
Au niveau de la liberté d’adhésion aux organisations politiques, qui est un droit protégé par la Constitution à travers son Article 20, des notes positives sont perçues par les citoyens. La proportion de ceux qui estiment être « assez libres » ou « entièrement libres » d’adhérer à une organisation politique de leur choix est autour des deux tiers entre 2013 (65%) et 2019 (67%), sauf en 2014, ou elle a connu un pic en atteignant les trois quarts des répondants (77%) (Figure 16).
Après 60 ans d’indépendance, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui encore en quête d’un raffermissement de sa gouvernance démocratique. Une telle situation ne présage rien de bon dans la mesure où elle peut déboucher sur des crises, comme celles qui ont déjà par le passé ébranlé le pays, ou céder le flanc à une déstabilisation comme le terrorisme qui gagne déjà du terrain dans les pays frontaliers tels que le Burkina Faso et le Mali.
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