Auteur : Joseph SENZELE
Site de publication : MPRA
Type de publication : Article
Date de publication : Septembre 2022
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Introduction
En Côte d’Ivoire comme ailleurs, la dégradation de la qualité de l’environnement est un grand fléau au cœur des débats actuels, et il est abordé avec beaucoup d’intérêts et d’inquiétudes tant par la communauté scientifique que politique. Ces cinq (5) dernières décennies ont été marquées par une prise de conscience accrue des problèmes environnementaux, comme en témoigne l’ampleur des débats publics nationaux et internationaux sur ce sujet et la tenue de négociations internationales chaque année pour faire face à la gravité du problème. L’objectif commun de ces négociations est l’engagement de chaque pays à réduire son taux d’émission de gaz à effet de serre et préserver l’environnement.
Les scientifiques dans le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, affirment que la dégradation de l’environnement due aux activités humaines provoque des perturbations dangereuses et généralisées dans la nature et a des effets nocifs sur la vie de milliards de personnes dans le monde.
Ainsi, la multiplication des vagues, de chaleur, des sécheresses et des inondations excède déjà les seuils de tolérance des végétaux et des animaux, provoquant la mortalité massive d’arbres et d’autres espèces. Vue qu’ils surviennent collectivement, ces évènements météorologiques extrêmes ont des répercussions de plus en plus difficiles à gérer. Ils exposent des millions de personnes à une insécurité alimentaire et hydrique aiguë, notamment en Afrique (cas d’inondations récentes à Abidjan, juillet 2022) et ailleurs.
Modèle STIRPAT
Pour approfondir la compréhension de la relation entre le revenu et la qualité de l’environnement mesurée par les émissions de CO2, l’identité IPAT qui est une formule largement reconnue pour l’analyse des effets des activités humaines sur l’environnement, est celle que l’on utilise pour cerner cette relation.
L’IPAT est né du débat d’Ehrlich-oldren/Commoner au début des années 1970 sur les principales forces motrices des impacts environnementaux anthropiques. Ce modèle permet de décrire les changements écologiques induits par les activités humaines en mettant en relation la qualité de l’environnement avec des variables telles que la population, l’affluent et le niveau technologique. Ce modèle se traduit par l’équation suivante : 𝐼=𝑃.𝐴.𝑇, Où I est la variable mesurant l’impact environnemental ; P représente la taille de la population (densité) vivant dans le milieu urbain ; A est la variable mesurant l’activité économique humaine (production et consommation) ; et T représente le niveau technologique par unité de consommation et de production.
Résultats des tests de stationnarité
Les résultats de stationnarité ci-dessus nous montrent que les variables retenues à savoir les émissions de CO2 par tête, l’industrie, l’énergie, la part des services dans le PIB par tête et l’ouverture commerciale, sont toutes des processus DS (differency stationnary) et sont intégrées d’ordre 1 au seuil de 5%.
Seules les variables urbanisation et le PIB réel par tête, suivent un processus TS (trend stationnary) et devient stationnaire après le filtre de la tendance (extraction de la tendance). Les résultats des tests de PP et ADF corroborent de AZ pour toutes les variables à l’exception de l’ouverture commerciale pour laquelle le test de ADF rejette l’hypothèse de non stationnarité en niveau.
Les coefficients de long terme et l’hypothèse de la CEK
le développement économique de la Côte d’Ivoire s’accélérant avec l’intensification de l’agriculture, la consommation de l’énergie, et de l’extraction d’autres ressources, génère l’élévation du taux d’épuisement des ressources dépassant le taux de régénération de celles-ci, et la production de déchets polluant.
Au seuil de 2008 Dollar US par habitant, l’économie de la Côte d’ivoire peut miser sur le changement structurel vers des industries et des services à forte intensité d’information, associée à une sensibilisation accrue à l’environnement (stratégie nationale sur le changement climatique), à l’application de réglementations environnementales, à une meilleure technologie et à des dépenses environnementales plus élevées pour avoir une diminution progressive de la dégradation de l’environnement.
Ainsi, étant donné le dépassement de ce seuil à l’heure actuelle, la transition de la Côte d’Ivoire vers l’amélioration de la qualité de l’environnement est possible sans risque de compromettre durablement la croissance économique.
Le secteur des services en Côte d’Ivoire a connu une croissance considérable par rapport aux autres secteurs. Ce secteur joue un rôle positif dans la réduction de la pollution en Côte d’Ivoire en raison du développement d’autres sous-secteurs de services tels que les établissements d’enseignement, le secteur financier, les établissements de soins de santé, les secteurs de la vente au détail et du commerce de gros surtout en ligne, les services professionnels et personnels, les organismes gouvernementaux, les médias et le secteur des loisirs. Ces branches du secteur des services génèrent des quantités moindres d’émissions de CO2 par rapport aux autres secteurs.
Analyse de la causalité au sens de Toda-Yamamoto
A la lumière de ces résultats, il convient de conclure à l’existence de causalité unidirectionnelle allant de la croissance économique vers les émissions de dioxyde de carbone. Ceci vient affiner l’hypothèse selon laquelle la CEK se fonde sur une relation de l’économie vers l’environnement. Cette relation repose sur l’idée que le lien de causalité s’exerce de la croissance vers un indicateur de la dégradation environnementale : il n’existerait pas d’effet de retour des dommages environnementaux sur la croissance économique.
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