« En cultivant une multiplicité de cultures, les agriculteurs peuvent réduire les risques liés aux aléas climatiques », entretien avec Bekanty Yao Chance, Représentant national Côte d’Ivoire chez EcoClimate Vision

Bekanty Yao Chance est le Représentant national Côte d’Ivoire chez EcoClimate Vision, une organisation internationale à but non lucratif dédiée à la sensibilisation et à la promotion des informations sur le changement climatique dans le monde entier. Dans ce rôle, il coordonne et supervise les activités de recherche, de traduction, et de diffusion des informations sur le changement climatique dans différents pays du Sud. Il contribue également à renforcer les capacités des individus et des communautés pour combattre et s’adapter aux défis posés par le changement climatique. Par ailleurs, il est impliqué dans plusieurs initiatives et réseaux locaux, régionaux, et internationaux, tels que le Programme mondial des docteurs des sols de la FAO, le Students For Liberty, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, et la Conférence des jeunes sur l’environnement et le climat. Il s’efforce ainsi de partager ses connaissances, ses compétences et sa vision avec d’autres acteurs engagés pour le développement durable.

Pouvez-vous nous parler brièvement de votre parcours et de votre engagement pour les questions environnementales et climatiques?

Mon parcours est le reflet d’un engagement passionné pour les questions environnementales et climatiques. En tant qu’ingénieur en sciences du numérique et  développement durable, je me suis investi dans l’analyse des données et le montage de projets communautaires axés sur la préservation de l’environnement. Comme président, coordinateur, ambassadeur et représentant, j’ai démontré un leadership remarquable dans la promotion du développement durable.

Je suis fier d’avoir participé à des initiatives internationales, telles que le mock-up et des conférences sur le climat, aidant ainsi à la mise en place  de mesures concrètes pour protéger notre planète. Je crois fermement en l’importance de cultiver des compétences technologiques pour relever les défis du développement durable, comme en témoigne ma participation à des programmes de renommés, tels que le GEDEX et le programme Coding for Employment Digital Ambassador de la Banque africaine de développement. En tant que coach et formateur, je m’efforce de partager mes connaissances pour inspirer d’autres à innover de manière durable.

En tant que président du conseil d’administration du réseau international du management et vice-président Afrique des acteurs de la protection et la préservation de l’environnement, j’ai eu l’occasion de coordonner des efforts à l’échelle mondiale pour promouvoir les pratiques durables. Mon engagement va au-delà du professionnel, il est aussi personnel. Ma participation à des initiatives de bénévolat, telles que l’UNESCO à Abidjan, Côte-d’Ivoire, témoignent de ma conviction en l’efficacité d’actions et d’initiatives individuelles susceptibles d’avoir un impact collectif positif.

Je suis déterminé à faire une différence significative pour notre planète et les générations futures, et je suis honoré de pouvoir contribuer activement à la promotion du développement durable et à la lutte contre le changement climatique.

Est-ce que l’État ivoirien prend suffisamment en compte les questions climatiques et environnementales dans ses politiques?

En ce qui concerne la deuxième question, je dirais tout d’abord que l’État ivoirien a réalisé des progrès significatifs dans la prise en compte des questions climatiques et environnementales dans ses politiques. Il reste tout de même des défis à relever.

Sur le plan politique, la Côte d’Ivoire a adopté plusieurs stratégies et plans d’action pour faire face aux défis du changement climatique et de la préservation de l’environnement. Par exemple, le pays a élaboré sa contribution déterminée au niveau national, dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, définissant ses engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer sa résilience aux impacts du changement climatique. De plus, l’Accord d’Ivoire a mis en place des institutions telles que le ministère de l’Environnement et du Développement du Havre pour coordonner les efforts en matière de protection de l’environnement et de lutte contre le changement climatique.

Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour intégrer de manière transversale les considérations climatiques et environnementales dans tous les secteurs du développement et mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les mesures d’atténuation et d’adaptation

Plusieurs stratégies et plans d’action sont adoptés pour faire face aux défis du changement climatique et de la préservation de l’environnement. Par exemple, le pays a élaboré sa contribution déterminée dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, définissant les engagements pour réduire les émissions des gaz à effet de serre et renforcer sa résilience aux impacts du changement climatique. De plus, l’accord du Roi a mis en place des institutions telles que le ministère de l’Environnement et du Développement durable pour coordonner les efforts en matière de protection de l’environnement et de lutte contre le changement climatique.

Cependant, malgré ces initiatives, des défis persistent, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre effective des politiques environnementales et climatiques, ainsi que le renforcement des capacités institutionnelles et techniques pour faire face aux défis environnementaux. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour intégrer de manière transversale les considérations climatiques et environnementales dans tous les secteurs du développement et pour mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les mesures d’atténuation et d’adaptation.

Vous êtes engagé auprès des producteurs. Quelles sont les conséquences du dérèglement climatique sur l’agriculture et quels sont les moyens ou outils concrets que vous utilisez pour accompagner les agriculteurs ou les producteurs ?

C’est au contact des producteurs que j’ai constaté les effets dévastateurs du dérèglement climatique sur l’agriculture. Les phénomènes météorologiques extrêmes, les variations imprévisibles et la hausse des températures compromettent les rendements agricoles, menaçant la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des agriculteurs.

Pour les accompagner, j’utilise des approches intégrées telles que la sensibilisation aux pratiques agricoles résilientes, l’introduction de technologies adaptées au climat, la promotion de la diversification des cultures et l’accès aux informations météorologiques, tout en renforçant leurs capacités de gestion des risques et en facilitant l’accès aux financements. Je travaille à renforcer la résilience des producteurs face aux défis du changement climatique afin de garantir une agriculture durable et prospère pour les générations futures.

La technologie est cruciale pour le développement durable. J’ai mis en place une plateforme d’échange, c’est-à-dire un réseautage qui permet aux producteurs de s’adresser plus facilement au fournisseur. J’ai également mis en place des plateformes d’intermédiation, entre l’acheteur et le fournisseur.

Quelles recommandations pourriez-vous donner  pour tendre vers une agriculture respectueuse de l’environnement ?

Pour favoriser une agriculture respectueuse de l’environnement, je recommande d’adopter des pratiques agricoles durables telles que l’agroécologie, la permaculture et la culture biologique.

En privilégiant ces approches, je favorise une interaction harmonieuse entre les cultures, le sol et les tendances aux intrants chimiques pour préserver la santé des sols et la qualité des produits agricoles. J’encourage également la conservation des ressources naturelles en promouvant des pratiques de gestion efficaces telles que l’irrigation économe en eau et la gestion intégrée des ravageurs. La rotation des cultures est essentielle pour maintenir la fertilité des sols et réduire l’épuisement des nutriments.

Pour une agriculture respectueuse de l’environnement, il faut adopter des pratiques agricoles durables telles que l’agroécologie, la  permaculture et la culture biologique

La diversification des cultures est un autre aspect crucial que je recommande. En cultivant une multiplicité  de cultures, les agriculteurs peuvent réduire les risques liés aux aléas climatiques et aux maladies des plantes, favorisant ainsi la résilience des systèmes agricoles et une alimentation plus variée et équilibrée pour les populations locales. Je sensibilise également les agriculteurs à l’impact environnemental des engrais et des pesticides chimiques et les encourage à privilégier les solutions biologiques et naturelles. En effet, en luttant contre la surutilisation de ces intrants, nous pouvons éviter la pollution des sols des eaux et préserver la biodiversité.

Enfin, je fais la promotion de l’adoption de sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne pour alimenter les opérations agricoles, notamment la dépendance aux combustibles fossiles et contribuant à atténuer les émissions de gaz à effet de serre. En suivant ces recommandations, nous pouvons promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement assurant la durabilité des systèmes agricoles tout en préservant les écosystèmes et en répondant aux besoins alimentaires actuels et futurs.

Crédit photo : Bekanty Yao Chance

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